vendredi 29 juillet 2011

Deux nouvelles expositions au Musée Colby-Curtis


Robert S. Duncanson (1817-1872) - attribution
Paysage des Cantons-de-l'Est (détail), v. 1850
Huile sur toile, non-signé
(Collection Musée Colby-Curtis)






     
Le Musée Colby-Curtis présente, depuis le 17 juin dernier, deux nouvelles expositions temporaires, qui se poursuivront jusqu'au 10 octobre 2011 :


Visions : Peintres et paysages dans les Cantons-de-l'Est 
    
Une remarquable sélection d'oeuvres représentant le paysage des Cantons-de-l'Est à diverses époques, depuis le début du 19e siècle jusqu'à nos jours. Les oeuvres présentées proviennent en partie de la collection permanente du musée; mais pour l'occasion, plusieurs collectionneurs individuels, ainsi que le Musée de beaux-arts de Sherbrooke, ont consenti à prêter des oeuvres importantes pour enrichir notre représentation.
   
Les artistes représentés sont les suivants :






William Stuart Hunter, Jr. (1823-1894)
Près du lac Memphrémagog, v. 1860-70
Huile sur toile, non-signé
(Collection Musée Colby-Curtis, don de Mme Melodie Levitt, Ottawa)
      
Samuel Kilbourne (Americain, 1836-1881)
La fenaison à Georgeville, 1866
Huile sur toile, signé en bas à droite
(Collection Musée Colby-Curtis, don de M. & Mme Philip Scowen, North Hatley)
       
Jennifer Brook (1957 -  )
Tree Island
acrylique sur toile, 2009
(Collection particulière)


• Un pays transformé : Arpenteurs et paysages 
dans les Cantons-de-l'Est, des origines à nos jours
    
Une exploration des transformations qui ont affecté le paysage du comté de Stanstead au fil du temps, tels qu’apportés par les colons, les fermiers, les villages et le tourisme, dans un panorama montrant comment les arpenteurs et  les cartographes ont  illustré ces changements. Débutant à la fin du 18e siècle, à une époque où le paysage régional était inchangé, encore dans son état naturel – sinon pour quelques campements Amérindiens – cette exposition se propose d’explorer les formes de terrain, les sols et les ressources minérales, les réseaux de rivières et de lacs, la végétation et le couvert forestier, depuis les premiers temps de la colonisation jusqu’aux paysages du 20e siècle.


Par le biais des arpenteurs et des témoins de l’époque, on explorera comment les déboisements, pour l’aménagement de fermes et de villages, ont transformé le paysage en repoussant les forêts et en exposant le sol, mais aussi comment l‘agriculture a entrainé des modifications de la végétation dans son ensemble. De même, l’exposition s’attardera à la façon dont les villages se sont établis et leurs sites choisis, et comment le territoire fut partagé entre concessionnaires et colons, entre l’Église et la Couronne, dans cette trame de "cantons" qui nous valut le nom de Cantons-de-l’Est, ce qui, alors, n’avait pas d’équivalent ailleurs au Québec.


Joseph Bouchette (1774-1841)
Carte topographique du Bas-Canada, Londres 1815 (détail)
Détail montrant le comté de Stanstead (au centre), le lac Memphrémagog (à droite), le lac Massawippi (à droite, alors nommé "Lac Tomifobia"), ainsi que les localités de Coventry (Newport, en bas, à gauche) et Derby, au sud de la ligne frontalière (en rouge). On distingue bien, au nord de la frontière, le découpage des lots de "Townships", avec la répartition des terres réservées à l'Église et à la Couronne (marqués en grisé).


    
Les progrès de l’arpentage et de la cartographie serviront de guide aux visiteurs, depuis l’époque où les arpenteurs Jesse Pennoyer et Joseph Bouchette vinrent ici pour établir la frontière Canada-U.S. et régler un litige de longue date sur son tracé. Plus tard, ces hommes et leurs fils, puis d’autres arpenteurs à leur suite, allaient effectuer la mesure des lots villageois et des fermes, tracer des routes et établir des bornes : ainsi, ils donnèrent au paysage une apparence fort différente, à mesure que les colons s’établissaient, que les villages et les réseaux routiers s’agrandissaient. À la longue, l’agriculture, la foresterie et l’industrie, les villégiateurs et le tourisme, entrainèrent d’autres mutations pour créer le paysage que nous connaissons aujourd’hui.




























Ci-dessus, à gauche, une Boussole d’arpenteur, début des années 1800.


À droite, une Chaîne d’arpentage, de la même époque. 


Ces deux items auraient été utilisés par l’Arpenteur général du Bas-Canada Joseph Bouchette, lors de son relevé de la frontière dans le secteur de Stanstead.  (Collection Musée Colby-Curtis)